Ceux d’entre vous qui ont déjà eu l’occasion d’écouter et d’apprécier le son de la cloche du Verseau sont, sans aucun doute, plutôt rares. La trace de cet instrument remonte à la nuit des temps, en passant par la dynastie Ming. Je l’ai trouvé haut dans les montagnes, à quelques 2.300 mètres d’altitude. Les vieux lamas tibétains disaient que le son émis par cet instrument traversait tout le corps et que ses vertus thérapeutiques et spirituelles étaient remarquables.
Le projet «La Cloche du Verseau» ou «Cause commune» illustre la connexité entre la culture technique contemporaine et notre culture – cette tradition séculaire, voire millénaire – et leur enrichissement mutuel et progressif. Les outils d’expression mis en oeuvre cadrent avec l’ampleur du projet : une technique audiovisuelle de pointe, raisonnablement dosée, permet d’amplifier le son de cet instrument de musique millénaire. Le contraste est à même d’emporter les auditeurs vers de nouveaux horizons intellectuels ou émotionnels. Il nous rappelle la beauté du quotidien, de notre univers et notre place dans le monde qui nous entoure.
Lors des concerts, en écoutant le CD ou en visualisant le DVD nous entendrons trois morceaux portant les titres suivants – Praga Magna Mater, Pictus Orbis ainsi que Harmonia Mundi, qui se présente comme une célébration de l’univers dont les images réalisées par le téléscope Hubble forment un tableau, une sorte de coulisse, sur l’écran de projection. Car ce qui est connu une fois ne peut plus jamais paraître étranger.